Emprisonnement de Park Geun-hye : peine alourdie de 24 à 32 ans

Déjà condamnée à 24 ans de prison le 6 avril 2018, l’ancienne présidente sud-coréenne Park Geun-hye, destituée dans le contexte du scandale Choi Soon-sil, âgée de 66 ans, a écopé d’une peine supplémentaire de 8 ans de prison, suite à une décision du tribunal du district central de Séoul rendue le 20 juillet 2018. 

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La peine supplémentaire prononcée contre Mme Park résulte, à hauteur de 6 années de prison, de la reconnaissance de sa culpabilité dans le détournement qu’elle a ordonné de fonds des services de renseignement, à hauteur de 3,3 milliards de won (2,6 millions d’euros) : ces sommes ont été consacrées à l’entretien de son domicile privé (une maison individuelle entourée d’immeubles au coeur de Séoul) et au financement d’une boutique de sa confidente Choi Soon-sil – qui a été condamnée par ailleurs à 20 ans de prison. En outre, une peine de 2 années supplémentaires de prison a été prononcée pour ingérence illégale dans la désignation des candidats de son parti aux élections législatives de 2016. Le processus de désignation des candidats avait été marqué par la mise à l’écart d’opposants internes à la Présidente Park, dont plusieurs ont néanmoins été réélus en tant que candidats indépendants.

Par ailleurs, le parquet a fait appel de la peine prononcée en première instance le 6 avril 2018, en demandant qu’elle soit portée de 24 à 30 ans de prison et l’amende sextuplée, à hauteur de 118,5 milliards de won (soit près de 90 millions d’euros).

L’ancienne chef de l’Etat continue de refuser de présenter des excuse ou des regrets, et boycotte l’ensemble des audiences depuis octobre 2017. Ses avocats plaident pour son acquittement.

Le Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud, qui a pris part aux manifestations pour la déchéance de la Présidente Park, salue les décisions rendues par la justice sud-coréenne, en exprimant le voeu qu’elles ne fassent pas l’objet de mesures d’amnistie ou de remises de peine (sur intervention des autorités politiques) qui donneraient aux citoyens sud-coréens le sentiment d’une justice à deux vitesses.

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