Objection de conscience : ce qui ne change pas en Corée du Sud

  1. Si l’élection à la présidence de la République de Moon Jae-in, ancien avocat des droits de l’homme, avait fait naître l’espoir de la remise en cause des lois portant atteinte aux libertés publiques en République de Corée, ses premiers mois de mandat n’ont marqué aucune remise en cause des dispositions liberticides de la législation sud-coréenne. En particulier, les objecteurs de conscience continuent de faire l’objet d’une répression féroce, bien que la Commission nationale des droits de l’homme ait une fois de plus plaidé pour l’introduction d’un système civil alternatif au service militaire obligatoire.

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    Manifestation organisée par Amnesty International (Corée), place Gwanghwamun à Séoul, le 15 mai 2017, à l’occasion de la journée internationale de l’objection de conscience.

    Pour la cinquième fois depuis décembre 2005, la Commission nationale des droits de l’homme de la République de Corée a adopté, le 27 juin 2017, une recommandation visant à l’introduction d’un système alternatif au service militaire, en soulignant « le besoin urgent de résoudre les atteintes aux droits de l’homme pour les objecteurs de conscience« , en soulignant que le refus de connaître l’objection de conscience constituait une « violation des libertés de pensée, de conscience et de religion« .

    Alors que les autorités sud-coréennes invoquent que l’opinion publique ne serait pas prête à une telle évolution, les sondages font apparaître un soutien croissant des Sud-Coréens pour que soit reconnue l’objection de conscience – de 10,2 % des personnes interrogées en 2005 à 46,1 % en 2016.

    De fait, la répression de l’objection de conscience reste un outil pour maintenir un état d’esprit militariste dans la société.

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